Lettre au bon goût d'un cuisinier - paysan |
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La grenouille dans l'eau tiède |
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Vous connaissez l’histoire ?
Vous mettez une grenouille dans l’eau froide. Elle se régale. Vous chauffez l’eau, tout doucement bien sûr. Elle la trouve un peu chaude, mais cela lui convient. Plus vous chauffez, plus elle a chaud et se ramollit, jusqu'au moment où elle n'a plus la force de sauter. En revanche, si plouf, elle était tombée dans de l’eau chaude, elle aurait de suite sauté hors de l’eau.
Pour notre alimentation, nous sommes les grenouilles dans l’eau tiède. Depuis plus de 50 ans, année après année la qualité se détériore. Les produits agricoles sont en phase d'involution et ne sont plus capables de nous fournir une nourriture saine. Et pour goûter aux plaisirs gastronomiques, il faut passer par une multitude d'artifices technologiques ou chimiques, d'ailleurs les cuisines s'appellent maintenant des laboratoires.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les pratiques de l’agriculture intensive, par une dérive technologique chronique, appauvrissent de plus en plus les fruits, légumes et viandes en nutriments et vitamines. Si les produits sont moins bons, c’est qu’ils sont « mal élevés » : hybridation, engrais, herbicides, fongicides, pesticides, régulateurs de croissance, j’en passe et des meilleures. Et pour les animaux, c'est la même punition : antibiotiques, farines OGM, ensilage, ... .
Comme ces produits n’ont plus de goût, l’industrie agro-alimentaire est obligée de rajouter des conservateurs, des exhausteurs de goût, des édulcorants, des arômes artificiels, et des colorants. Sommes nous dans l'eau tiède ? Ou bien l'eau est elle déjà trop
chaude ?
Pour ma part, j'ai sauté avant, et je traque tous ces additifs qui ne sont que des pisallers. Gustativement, je me promène maintenant dans une palette aromatique d'un autre temps qui, malheureusement, a quasiment disparu.
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« Poétes, vos papiers ! » (Léo Ferré) |
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CUISINE NATURELLE
Dans le cochon gascon tout est bon |
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Les délices du cochon sont innombrables et la cuisine au lard de porc noir gascon est une réelle félicité.
Certes, depuis quelques décennies, les oukases diététiciennes nous la déconseillent au profit des huiles végétales tandis que l’industrie agroalimentaire n’a de cesse de nous vanter ses produits beurriers et autres crèmes fraîches ... Et les diététiciens n'ont pas tort.
Le lard du porc industriel élevé en batterie (dans la promiscuité d'une véritable prison) ne donne que du mauvais gras. A l'opposé le porc noir qui vit sa vraie vie de cochon, de prairies en sous bois, nous remercie en nous fournissant un bon gras, riche en oméga 3 et 6 et acides gras insaturés (bon cholestérol). Mais surtout, et peut être avant tout, il nous procure le plaisir indicible d'une saveur incomparable. Nourrir sainement notre corps en se faisant plaisir, c'est une philosophie, simpliste diront certains, qui me convient bien.
Légumes, viandes, poissons, tous les aliments peuvent s’accoquiner au lard de porc noir gascon pourvu que votre inventivité culinaire s’en mêle.Par exemple, hier, mes amis m'ont ramené en direct de Bretagne une magnifique lotte fraiche, regardez ce que ça a donné en images : Lotte de Bretagne aux vermicelles de lard .
C'est dommage que je ne puisse pas vous faire goûter en ligne, car les mots manquent pour définir toute la saveur de cette chair ferme et fondante à la fois, mêlée aux parfums subtils d'un lard vieux affiné près d'un an.
D’une gourmandise coupable mais exquise, le croque monsieur de lard, tout chaud, agrémenté ou pas d'une lamelle de truffe entre deux tranches de bon pain aillé vous transportera de bonheur. Faites en votre petit secret. |
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MENU POTAGER
Ramène tes fraises |
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Douce matinée de Printemps, babillage des oiseaux cachés dans les feuilles au vert tendre, glouglou effréné de la source généreuse après les pluies de juin… douceur de vivre.
Camille, 5 ans me prend par la main et m’emmène toute excitée au potager. Ça y est, les fraises sont arrivées !
Pour les enfants, comme pour les parents, le temps des fraises est magique. C’est la première note rouge au jardin après l’hiver, c’est la première note sucrée et gourmande qui fait saliver, c’est le premier petit fruit juteux et parfumé à souhait, bref c’est un moment clé dans la vie de notre potager et de notre cuisine
Ces petites perles rouges, riche en vitamines se cachent chez nous entre salades et poireaux.
Dans notre potager bio-diversifié, nous les mélangeons à des alliacés, ail et poireaux afin de limiter la multiplication des maladies fongiques et l’invasion des limaces, assurant ainsi une protection naturelle
Peu caloriques (seulement 35 kcal/100 g), rafraîchissantes et riches en vitamines C, les fraises prennent la relève des agrumes pour stimuler nos défenses immunitaires.
Chez nous, Garriguette ou Mara des bois, toutes les variétés sont validées par l’appétit féroce de notre fille qui fait une orgie de fraises sans passer par la case nettoyage. D’ailleurs, il n’y a pas besoin de les laver, elle n’ont reçu aucun traitement si ce n’est celui naturel de l’eau de pluie et sont sur paillage de BRF (bois raméaux fragmentés) ; par conséquent elles ne sont pas en contact direct avec la terre.
Donc les premiers jours, il n’est pas question de ramener une fraise dans le panier !
Mais voici deux recettes que nous faisons au restaurant, dès la deuxième semaine, quand la récolte …ou plutôt Camille le permet.
Fraisier à la Cardamome et Soupe de fraises aux fleurs de sureau sauvage
Issu de ma chronique parue dans Terre Sauvage mai 2011 |
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« Il y a deux sortes d’arbres, les hêtres et les non-hêtres » (Raymond Queneau) |
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ENTRE NOUS
On en parle |
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- Mes assiettes de salaisons naturelles sont désormais servies au restaurant « LA FLIBUSTE » à la Marina Baie des Anges de Villeneuve Loubet (06)
- A la faveur d’un reportage sur la montée en gamme des chambres d’hôtes,
I télé et canal+ ont cité comme exemple, le Domaine de Saint-Géry. Cool !
- Cela va en « bader » (comme disent les méridionaux) beaucoup mais Pascale et moi-même avons fait déguster notre jambon à Just Fontaine, rien moins que recordman de buts inscrits en phase finale de Coupe du Monde de foot. Treize buts, c'était en Suède, en 1958 (pour les plus jeunes). La simplicité et l'humanisme de ce champion nous ont impressionnés. Son ami Gérard Garcia des halles Victor Hugo de Toulouse a apprécié notre jambon qui voisinera bientôt avec les magnifiques Bellota espagnols qu’il propose à sa clientèle.
- Reconnaissance pour notre engagement écologique dans le plaisir gastronomique, et petit moment de fierté, nous sommes parmi les trois établissements nommés pour Les Trophées de l’Écologie par un jury prestigieux : Nicolas Vanier, Marc Veyrat, Maud Fontenoy, Stéphane Bern, Guillaume Durand, ...
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